Lamort nest rien La mort nest rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Nous le sommes

Étoile du seul Nord dans votre bĂątiment. Ce qui partout ailleurs est de dispersion N’est ici que l’effet d’un beau rassemblement. Ce qui partout ailleurs est un dĂ©membrement N’est ici que cortĂšge et que procession. Ce qui partout ailleurs demande un examen N’est ici que l’effet d’une pauvre jeunesse. Ce qui partout ailleurs demande un lendemain N’est ici que l’effet de soudaine faiblesse. Ce qui partout ailleurs demande un parchemin N’est ici que l’effet d’une pauvre tendresse. Ce qui partout ailleurs demande un tour de main N’est ici que l’effet d’une humble maladresse. Ce qui partout ailleurs est un dĂ©traquement N’est ici que justesse et que dĂ©clinaison. Ce qui partout ailleurs est un baraquement N’est ici qu’une Ă©paisse et durable maison. Ce qui partout ailleurs est la guerre et la paix N’est ici que dĂ©faite et que reddition. Ce qui partout ailleurs est de sĂ©dition N’est ici qu’un beau peuple et dĂšs Ă©pis Ă©pais. Ce qui partout ailleurs est une immense armĂ©e Avec ses trains de vivre et ses encombrements, Et ses trains de bagage et ses retardements, N’est ici que dĂ©cence et bonne renommĂ©e. Ce qui partout ailleurs est un effondrement N’est ici qu’une lente et courbe inclinaison. Ce qui partout ailleurs est de comparaison Est ici sans pareil et sans redoublement. Ce qui partout ailleurs est un accablement N’est ici que l’effet de pauvre obĂ©issance. Ce qui partout ailleurs est un grand parlement N’est ici que l’effet de la seule audience. Ce qui partout ailleurs est un encadrement N’est ici qu’un candide et calme reposoir. Ce qui partout ailleurs est un ajournement N’est ici que l’oubli du matin et du soir. Les matins sont partis vers les temps rĂ©volus, Et les soirs partiront vers le soir Ă©ternel, Et les jours entreront dans un jour solennel, Et les fils deviendront des hommes rĂ©solus. Les Ăąges rentreront dans un Ăąge absolu, Les fils retourneront vers le seuil paternel Et raviront de force et l’amour fraternel Et l’antique hĂ©ritage et le bien dĂ©volu. Voici le lieu du monde oĂč tout devient enfant, Et surtout ce vieil homme avec sa barbe grise, Et ses cheveux mĂȘlĂ©s au souffle de la brise, Et son regard modeste et jadis triomphant. Voici le lieu du monde oĂč tout devient novice, Et cette vieille tĂȘte et ses lanternements, Et ces deux bras raidis dans les gouvernements, Le seul coin de la terre oĂč tout devient complice, Et mĂȘme ce grand sot qui faisait le malin, C’est votre serviteur, ĂŽ premiĂšre servante, Et qui tournait en rond dans une orbe savante, Et qui portait de l’eau dans le bief du moulin. Ce qui partout ailleurs est un arrachement N’est ici que la fleur de la jeune saison. Ce qui partout ailleurs est un retranchement N’est ici qu’un soleil au ras de l’horizon. Ce qui partout ailleurs est un dur labourage N’est ici que rĂ©colte et dessaisissement. Ce qui partout ailleurs est le dĂ©clin d’un Ăąge N’est ici qu’un candide et cher vieillissement. Ce qui partout ailleurs est une rĂ©sistance N’est ici que de suite et d’accompagnement ; Ce qui partout ailleurs est un prosternement N’est ici qu’une douce et longue obĂ©issance. Ce qui partout ailleurs est rĂšgle de contrainte N’est ici que dĂ©clenche et qu’abandonnement ; Ce qui partout ailleurs est une dure astreinte N’est ici que faiblesse et que soulĂšvement. Ce qui partout ailleurs est rĂšgle de conduite N’est ici que bonheur et que renforcement ; Ce qui partout ailleurs est Ă©pargne produite N’est ici qu’un honneur et qu’un grave serment. Ce qui partout ailleurs est une courbature N’est ici que la fleur de la jeune oraison ; Ce qui partout ailleurs est la lourde armature N’est ici que la laine et la blanche toison. Ce qui partout ailleurs serait un tour de force N’est ici que simplesse et que dĂ©lassement ; Ce qui partout ailleurs est la rugueuse Ă©corce N’est ici que la sĂšve et les pleurs du sarment Ce qui partout ailleurs est une longue usure N’est ici que renfort et que recroissement ; Ce qui partout ailleurs est bouleversement N’est ici que le jour de la bonne aventure. Ce qui partout ailleurs se tient sur la rĂ©serve N’est ici qu’abondance et que dĂ©passement ; Ce qui partout ailleurs se gagne et se conserve N’est ici que dĂ©pense et que dĂ©sistement. Ce qui partout ailleurs se tient sur la dĂ©fense N’est ici que liesse et dĂ©mantĂšlement ; Et l’oubli de l’injure et l’oubli de l’offense N’est ici que paresse et que bannissement. Ce qui partout ailleurs est une liaison N’est ici qu’un fidĂšle et noble attachement ; Ce qui partout ailleurs est un encerclement N’est ici qu’un passant dedans votre maison. Ce qui partout ailleurs est une obĂ©dience N’est ici qu’une gerbe au temps de fauchaison ; Ce qui partout ailleurs se fait par surveillance N’est ici qu’un beau foin au temps de fenaison. Ce qui partout ailleurs est une forcerie N’est ici que la plante Ă  mĂȘme le jardin ; Ce qui partout ailleurs est une gagerie N’est ici que le seuil Ă  mĂȘme le gradin. Ce qui partout ailleurs est une rĂ©torsion N’est ici que dĂ©tente et que dĂ©sarmement ; Ce qui partout ailleurs est une contraction N’est ici qu’un muet et calme engagement. Ce qui partout ailleurs est un bien pĂ©rissable N’est ici qu’un tranquille et bref dĂ©gagement ; Ce qui partout ailleurs est un rengorgement N’est ici qu’une rose et des pas sur le sable. Ce qui partout ailleurs est un efforcement N’est ici que la fleur de la jeune raison ; Ce qui partout ailleurs est un redressement N’est ici que la pente et le pli du gazon. Ce qui partout ailleurs est une Ă©corcherie N’est ici qu’un modeste et beau dĂ©vĂȘtement ; Ce qui partout ailleurs est une affouillerie N’est ici qu’un durable et sĂ»r dĂ©pouillement. Ce qui partout ailleurs est un raidissement N’est ici qu’une souple et candide fontaine ; Ce qui partout ailleurs est une illustre peine N’est ici qu’un profond et pur jaillissement. Ce qui partout ailleurs se querelle et se prend N’est ici qu’un beau fleuve aux confins de sa source, Ô reine et c’est ici que toute Ăąme se rend Comme un jeune guerrier retombĂ© dans sa course. Ce qui partout ailleurs est la route gravie, Ô reine qui rĂ©gnez dans votre illustre cour, Étoile du matin, reine du dernier jour, Ce qui partout ailleurs est la table servie, Ce qui partout ailleurs est la route suivie N’est ici qu’un paisible et fort dĂ©tachement, Et dans un calme temple et loin d’un plat tourment L’attente d’une mort plus vivante que vie. II. PriĂšre de demande Nous ne demandons pas que le grain sous la meule Soit jamais replacĂ© dans le cƓur de l’épi, Nous ne demandons pas que l’ñme errante et seule Soit jamais reposĂ©e en un jardin fleuri. Nous ne demandons pas que la grappe Ă©crasĂ©e Soit jamais replacĂ©e au fronton de la treille, Et que le lourd frelon et que la jeune abeille Y reviennent jamais se gorger de rosĂ©e. Nous ne demandons pas que la rose vermeille Soit jamais replacĂ©e aux cerceaux du rosier, Et que le paneton et la lourde corbeille Retourne vers le fleuve et redevienne osier. Nous ne demandons pas que cette page Ă©crite Soit jamais effacĂ©e au livre de mĂ©moire, Et que le lourd soupçon et que la jeune histoire Vienne remĂ©morer cette peine prescrite. Nous ne demandons pas que la tige ployĂ©e Soit jamais redressĂ©e au livre de nature, Et que le lourd bourgeon et la jeune nervure Perce jamais l’écorce et soit redĂ©ployĂ©e. Nous ne demandons pas que le rameau broyĂ© Reverdisse jamais au livre de la grĂące, Et que le lourd surgeon et que la jeune race Rejaillisse jamais de l’arbre foudroyĂ©. Nous ne demandons pas que la branche effeuillĂ©e Se tourne jamais plus vers un jeune printemps, Et que la lourde sĂšve et que le jeune temps Sauve une cime au moins dans la forĂȘt noyĂ©e. Nous ne demandons pas que le pli de la nappe Soit effacĂ© devant que revienne le maĂźtre, Et que votre servante et qu’un malheureux ĂȘtre Soient libĂ©rĂ©s jamais de cette lourde chape. Nous ne demandons pas que cette auguste table Soit jamais resservie, Ă  moins que pour un Dieu, Mais nous n’espĂ©rons pas que le grand connĂ©table Chauffe deux fois ses mains vers un si maigre feu. Nous ne demandons pas qu’une Ăąme fourvoyĂ©e Soit jamais replacĂ©e au chemin du bonheur. Ô reine il nous suffit d’avoir gardĂ© l’honneur Et nous ne voulons pas qu’une aide apitoyĂ©e Nous remette jamais au chemin de plaisance, Et nous ne voulons pas qu’une amour soudoyĂ©e Nous remette jamais au chemin d’allĂ©geance, Ô seul gouvernement d’une Ăąme guerroyĂ©e, RĂ©gente de la mer et de l’illustre port Nous ne demandons rien dans ces amendements Reine que de garder sous vos commandements Une fidĂ©litĂ© plus forte que la mort. III. PriĂšre de confidence Nous ne demandons pas que cette belle nappe Soit jamais repliĂ©e aux rayons de l’armoire, Nous ne demandons pas qu’un pli de la mĂ©moire Soit jamais effacĂ© de cette lourde chape. MaĂźtresse de la voie et du raccordement, Ô miroir de justice et de justesse d’ñme, Vous seule vous savez, ĂŽ grande notre Dame, Ce que c’est que la halte et le recueillement. MaĂźtresse de la race et du recroisement, Ô temple de sagesse et de jurisprudence, Vous seule connaissez, ĂŽ sĂ©vĂšre prudence, Ce que c’est que le juge et le balancement. Quand il fallut s’asseoir Ă  la croix des deux routes Et choisir le regret d’avecque le remords, Quand il fallut s’asseoir au coin des doubles sorts Et fixer le regard sur la clef des deux voĂ»tes, Vous seule vous savez, maĂźtresse du secret, Que l’un des deux chemins allait en contre-bas, Vous connaissez celui que choisirent nos pas, Comme on choisit un cĂšdre et le bois d’un coffret. Et non point par vertu car nous n’en avons guĂšre, Et non point par devoir car nous ne l’aimons pas, Mais comme un charpentier s’arme de son compas, Par besoin de nous mettre au centre de misĂšre, Et pour bien nous placer dans l’axe de dĂ©tresse, Et par ce besoin sourd d’ĂȘtre plus malheureux, Et d’aller au plus dur et de souffrir plus creux, Et de prendre le mal dans sa pleine justesse. Par ce vieux tour de main, par cette mĂȘme adresse, Qui ne servira plus Ă  courir le bonheur, Puissions-nous, ĂŽ rĂ©gente, au moins tenir l’honneur, Et lui garder lui seul notre pauvre tendresse. IV. PriĂšre de report Nous avons gouvernĂ© de si vastes royaumes, Ô rĂ©gente des rois et des gouvernements, Nous avons tant couchĂ© dans la paille et les chaumes, RĂ©gente des grands gueux et des soulĂšvements. Nous n’avons plus de goĂ»t pour les grands majordomes, RĂ©gente du pouvoir et des renversements, Nous n’avons plus de goĂ»t pour les chambardements, RĂ©gente des frontons, des palais et des dĂŽmes. Nous avons combattu de si ferventes guerres Par-devant le Seigneur et le Dieu des armĂ©es, Nous avons parcouru de si mouvantes terres, Nous nous sommes acquis si hautes renommĂ©es. Nous n’avons plus de goĂ»t pour le mĂ©tier des armes, Reine des grandes paix et des dĂ©sarmements, Nous n’avons plus de goĂ»t pour le mĂ©tier des larmes, Reine des sept douleurs et des sept sacrements. Nous avons gouvernĂ© de si vastes provinces, RĂ©gente des prĂ©fets et des procurateurs, Nous avons lanternĂ© sous tant d’augustes princes, Reine des tableaux peints et des deux donateurs. Nous n’avons plus de goĂ»t pour les dĂ©partements, Ni pour la prĂ©fecture et pour la capitale, Nous n’avons plus de goĂ»t pour les embarquements, Nous ne respirons plus vers la terre natale, Nous avons encouru de si hautes fortunes, Ô clef du seul honneur qui ne pĂ©rira point, Nous avons dĂ©pouillĂ© de si basses rancunes, Reine du tĂ©moignage et du double tĂ©moin. Nous n’avons plus de goĂ»t pour les forfanteries, MaĂźtresse de sagesse et de silence et d’ombre, Nous n’avons plus de goĂ»t pour les argenteries, Ô clef du seul trĂ©sor et d’un bonheur sans nombre. Nous en avons tant vu, dame de pauvretĂ©, Nous n’avons plus de goĂ»t pour de nouveaux regards, Nous en avons tant fait, temple de puretĂ©, Nous n’avons plus de goĂ»t pour de nouveaux hasards. Nous avons tant pĂ©chĂ©, refuge du pĂ©cheur, Nous n’avons plus de goĂ»t pour les atermoiements, Nous avons tant cherchĂ©, miracle de candeur, Nous n’avons plus de goĂ»t pour les enseignements. Nous avons tant appris dans les maisons d’école, Nous ne savons plus rien que vos commandements. Nous avons tant failli par l’acte et la parole, Nous ne savons plus rien que nos amendements. Nous sommes ces soldats qui grognaient par le monde, Mais qui marchaient toujours et n’ont jamais pliĂ©, Nous sommes cette Église et ce faisceau liĂ©, Nous sommes cette race internelle et profonde. Nous ne demandons plus de ces biens pĂ©rissables, Nous ne demandons plus vos grĂąces de bonheur, Nous ne demandons plus que vos grĂąces d’honneur, Nous ne bĂątirons plus nos maisons sur ces sables. Nous ne savons plus rien de ce qu’on nous a lu, Nous ne savons plus rien de ce qu’on nous a dit. Nous ne connaissons plus qu’un Ă©ternel Ă©dit, Nous ne savons plus rien que votre ordre absolu. Nous en avons trop pris, nous sommes rĂ©solus. Nous ne voulons plus rien que par obĂ©issance, Et rester sous les coups d’une auguste puissance, Miroir des temps futurs et des temps rĂ©volus. S’il est permis pourtant que celui qui n’a rien Puisse un jour disposer, et lĂ©guer quelque chose, S’il n’est pas dĂ©fendu, mystĂ©rieuse rose, Que celui qui n’a pas reporte un jour son bien ; S’il est permis au gueux de faire un testament, Et de lĂ©guer l’asile et la paille et le chaume, S’il est permis au roi de lĂ©guer le royaume, Et si le grand dauphin prĂȘte un nouveau serment ; S’il est admis pourtant que celui qui doit tout Se fasse ouvrir un compte et porter un crĂ©dit, Si le virement tourne et n’est pas interdit, Nous ne demandons rien, nous irons jusqu’au bout. Si donc il est admis qu’un humble dĂ©biteur Puisse Ă©lever la voix pour ce qui n’est pas dĂ», S’il peut toucher un prix quand il n’a pas vendu, Et faire balancer par solde crĂ©diteur ; Nous qui n’avons connu que vos grĂąces de guerre Et vos grĂąces de deuil et vos grĂąces de peine, Et vos grĂąces de joie, et cette lourde plaine, Et le cheminement des grĂąces de misĂšre ; Et la procession des grĂąces de dĂ©tresse, Et les champs labourĂ©s et les sentiers battus, Et les cƓurs lacĂ©rĂ©s et les reins courbatus, Nous ne demandons rien, vigilante maĂźtresse. Nous qui n’avons connu que votre adversitĂ©, Mais qu’elle soit bĂ©nie, ĂŽ temple de sagesse, Ô veuillez reporter, merveille de largesse, Vos grĂąces de bonheur et de prospĂ©ritĂ©. Veuillez les reposer sur quatre jeunes tĂȘtes, Vos grĂąces de douceur et de consentement, Et tresser pour ces fronts, reine du pur froment, Quelques Ă©pis cueillis dans la moisson des fĂȘtes. V. PriĂšre de dĂ©fĂ©rence Tant d’amis dĂ©tournĂ©s de ce cƓur solitaire N’ont point lassĂ© l’amour ni la fidĂ©litĂ© ; Tant de dĂ©robement et de mobilitĂ© N’ont point dĂ©couragĂ© ce cƓur involontaire. Tant de coups de fortune et de coups de misĂšre N’ont point sonnĂ© le jour de la fragilitĂ© ; Tant de malendurance et de brutalitĂ© N’ont point laĂŻcisĂ© ce cƓur sacramentaire. Tant de fausse crĂ©ance et tant de faux mystĂšre N’ont point lassĂ© la foi ni la docilitĂ© ; Tant de renoncements n’ont point dĂ©bilitĂ© Le sang du rouge cƓur et le sang de l’artĂšre. Pourtant s’il faut ce jour dresser un inventaire Que la mort devait seule et conclure et sceller ; S’il faut redĂ©couvrir ce qu’il fallait celer ; Et s’il faut devenir son propre secrĂ©taire ; S’il faut s’instituer et son propre notaire Et son propre greffier et son double tĂ©moin, Et mettre le paraphe aprĂšs le dernier point, Et frapper sur le sceau le chiffre signataire ; S’il faut fermer la clause et lier le contrat, Et dĂ©couper l’article avec le paragraphe, Et creuser dans la pierre et graver l’épigraphe, S’il faut s’instituer recteur et magistrat ; S’il faut articuler ce nouveau rĂ©pertoire Sans nulle exception et sans atermoiement, Et sans transcription et sans transbordement, Et sans transgression et sans Ă©chappatoire ; S’il faut sur ces dĂ©bris dresser un nouveau code, Et sur ces chĂątiments dresser un nouveau roi, Et planter l’appareil d’une derniĂšre loi, Sans nul Ă©vĂ©nement et sans nul Ă©pisode Nul ne passera plus le seuil de ce dĂ©sert Qui ne vous soit fĂ©al et ne vous soit fidĂšle, Et nul ne passera dans cette citadelle Qui n’ait donnĂ© le mot qu’on donne Ă  mot couvert. Nul ne visitera ce temple de mĂ©moire, Ce temple de mĂ©moire et ce temple d’oubli, Et cette gratitude et ce destin rempli, Et ces regrets pliĂ©s aux rayons de l’armoire. Nul ne visitera ce cƓur enseveli Qui ne se soit rangĂ© dessous votre conduite Et ne se soit perdu dans votre auguste suite Comme une voix se perd dans un chƓur accompli. Et nulle n’entrera dans cette solitude Qui ne vous soit sujette et ne vous soit servante Et ne vous soit seconde et ne vous soit suivante, Et nulle n’entrera dans cette servitude, Et nul ne franchira le seuil de ce palais, Et la porte centrale et le parvis de marbre, Et la vasque et la source et le pourpris et l’arbre, Qui ne soit votre esclave et l’un de vos valets. Et nul ne passera dans cette plĂ©nitude Qui ne soit votre fils et votre serviteur, Comme il est votre serf et votre dĂ©biteur, Et nul ne passera dans cette quiĂ©tude, Pour l’amour le plus pur et le plus salutaire Et le retranchement et le mĂȘme regret, Et nul ne passera le seuil de ce secret Pour l’amour le plus dur et le plus statutaire, Et l’amour le plus mĂ»r et le plus plein de peine, Et le plus plein de deuil et le plus plein de larmes, Et le plus plein de guerre et le plus plein d’alarmes, Et le plus plein de mort au seuil de cette plaine. Et pour le plus gonflĂ© du plus ancien sanglot, Et pour le plus vidĂ© de la vieille amertume, Et pour le plus lavĂ© de la plus basse Ă©cume, Et pour le plus gorgĂ© du plus antique flot. Et pour le plus pareil Ă  cette lourde grappe, Et pour le plus astreint aux treilles de ce mur, Et pour le plus contraint comme pour le plus sĂ»r, Et pour le plus pareil Ă  ce pli de la nappe. Et nul ne passera dans cette certitude, Pour l’amer souvenir et le regret plus doux, Et le morne avenir et l’éternel remous Des vagues de silence et de sollicitude. Et nul ne franchira le seuil de cette tombe, Pour un culte Ă©ternel encor que pĂ©rissable, Et le profond remous de ces vagues de sable OĂč le pied du silence Ă  chaque pas retombe, Qui ne soit inclinĂ© vers vos sacrĂ©s genoux Et ne soit sous vos pieds comme un chemin de feuille, Et ne consente et laisse et ne prĂ©tende et veuille, De l’épaisseur d’un monde ĂȘtre aimĂ© moins que vous. 1913

Lamort n'est rien pour nous : La mort n'est rien pour nous : Epicure naveau, etienne on amazon.com. Elle met en lumiere egalement la diffusion de l'epicurisme a rome, . Le fil n'est pas coupé poeme; poeme charles peguy La mort n'est rien pour nous : La mort n'est rien, je suis seulement passé, dans . La question est de la vie à la mort : La
En ce 1er novembre, jour oĂč les vivants honorent les morts, beaucoup de parents accusent encore la douleur due Ă  la sĂ©paration d’avec l’Être cher, comme si l’on rouvrait une plaie qui tarde Ă  se cicatriser. Et si cette attitude attristait davantage l’ñme de nos chers disparus dont seul le corps est mort » ? Puissions-nous mĂ©diter ce texte souvent attribuĂ© Ă  tort Ă  Charles PĂ©guy, comme un message d'outre-tombe. ''La mort n'est rien, je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©, parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison comme il l'a toujours Ă©tĂ©, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de vos pensĂ©es, simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin.'' Canon Henry Scott-Holland 1847-1918 Transcription Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville Ily a 40 ans disparaissait Charles Lindbergh , aviateur, inventeur, Ă©crivain et « antisĂ©mite » Charles Lindbergh, dĂ©cĂ©dĂ© le 26 aoĂ»t 1974, fut un person . Forum France. Le Forum France est le premier forum politique du net francophone. C'est un lieu de dĂ©bats privilĂ©giant la diversitĂ© d'opinion et la libertĂ© d'expression, dans un climat cordial. Il reconstitue Ă©galement 6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 1058 La mort n'est rien, Je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©, Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, Ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, Pensez Ă  moi, Priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison Comme il l'a toujours Ă©tĂ©, Sans emphase d'aucune sorte, Sans une trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de vos pensĂ©es, Simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Charles PĂ©guy, d'aprĂšs un texte de Saint Augustin Published by Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne LaMort N'est Rien Charles Peguy : The Jewish Exponent Excursions In Jewish Military History And Jewish Genealogy. Quant Ă  la version «chocolat», sa crĂ©ation n'est pas si rĂ©cente puisqu'elle remonte aux annĂ©es 1950. Faire face Ă  la mort. N'employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel et. Je suis moi et vous ĂȘtes vous ce que nous Ă©tions les Étoile de la mer voici la lourde nappe Et la profonde houle et l’ocĂ©an des blĂ©s Et la mouvante Ă©cume et nos greniers comblĂ©s, Voici votre regard sur cette immense chape Et voici votre voix [
] Plus FIDELI FIDELIS JĂ©sus parle. Ô mĂšre ensevelie hors du premier jardin, Vous n’avez plus connu ce climat de la grĂące, Et la vasque et la source et la haute terrasse, Et le premier soleil sur [
] Plus I. PriĂšre de rĂ©sidence Ô reine voici donc aprĂšs la longue route, Avant de repartir par ce mĂȘme chemin, Le seul asile ouvert au creux de votre main, Et le jardin secret oĂč l’ñme s’ouvre [
] Plus PREMIER JOUR POUR LE VENDREDI 3 JANVIER 1913 FÊTE DE SAINTE GENEVIÈVE QUATORZE CENT UNIÈME ANNIVERSAIRE DE SA MORT Comme elle avait gardĂ© les moutons Ă  Nanterre, On la mit Ă  garder un bien autre [
] Plus BergĂšre qui gardiez les moutons Ă  Nanterre Et guettiez au printemps la premiĂšre hirondelle, Vous seule vous savez combien elle est fidĂšle, La ville vagabonde et pourtant sĂ©dentaire. Vous qui la connaissez dans ses embrassements [
] Plus Étoile de la mer, voici la lourde nef OĂč nous ramons tout nuds sous vos commandements ; Voici notre dĂ©tresse et nos dĂ©sarmements ; Voici le quai du Louvre, et l’écluse, et le bief. Voici notre appareil [
] Plus Depuis le Point-du-Jour jusqu’aux cĂšdres bibliques Double galĂšre assise au long du grand bazar, Et du grand ministĂšre, et du morne alcazar, Parmi les deuils privĂ©s et les vertus publiques ; Sous les quatre-vingts rois et [
] Plus Double vaisseau de ligne au long des colonnades, Autrefois bĂątiment au centuple sabord, Aujourd’hui lourde usine, Ă©norme coffre-fort FermĂ© sur le secret des sourdes canonnades. Nos pĂšres t’ont dansĂ© de chaudes sĂ©rĂ©nades, Ils t’ont fleuri [
] Plus Double vaisseau de charge aux deux rives de Seine, Vaisseau de pourpre et d’or, de myrrhe et de cinname, Vaisseau de blĂ©, de seigle, et de justesse d’ñme, D’humilitĂ©, d’orgueil, et de simple verveine ; Nos [
] Plus
PĂ©guyapprĂ©ciait la conception du prĂ©sent, oĂč rien n’est figĂ©, tout reste possible. Il tenta de convaincre l’Église catholique de ne pas mettre Ă  l’index Bergson. « C’est une
La mort n'est rien. Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous Ă©tions l'un pour l'autre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m'as toujours donnĂ©. Parle-moi comme tu l'as toujours fait. N'emploie pas de ton diffĂ©rent, ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Prie, souris, pense Ă  moi, prie pour moi. Que mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison comme il l'a toujours Ă©tĂ©. Sans emphase d'aucune sorte, sans trace d'ombre. La vie signifie ce qu'elle a toujours signifiĂ©. Elle est ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de ta pensĂ©e simplement parce que je suis hors de ta vue ? Je t'attends. Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Tu vois, tout est bien. souvent attribuĂ© Ă  Charles PĂ©guy mais plus probablement de Henry Scott Holland 1847-1918 Canon of St. Paul’s Cathedral
Lefil n'est pas coupĂ©. La mort n'est rien. Je suis simplement passĂ© Dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©. Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait, N'employez pas de ton diffĂ©rent Ne prenez pas un ton solennel et
Bonjour mes anges ! Voici un joli poĂšme que j'ai trouvĂ© en me baladant sur le net... L'auteur l'a Ă©crit de son vivant, et je souhaitais vous le faire partager... En cliquant sur la photo, vous pourrez lire sa biographie sur WikipĂ©dia...La mort n’est rien La mort n’est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donnĂ©, Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait, N’employez pas un ton solennel ou triste, Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble, Priez, souriez, pensez Ă  moi, Que mon nom soit prononcĂ© comme il l’a toujours Ă©tĂ©, Sans emphase d’aucune sorte, sans trace d’ombre, La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifiĂ©, Elle est ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas coupĂ©, Simplement parce que je suis hors de votre vue. Je vous attends. Je ne suis pas loin. Juste de l’autre cĂŽtĂ© du chemin. Vous voyez tout est bien. [Charles PĂ©guy] bientĂŽt quelque part mes anges ; DxHA98t. 128 377 2 101 265 393 68 108 309

charles peguy la mort n est rien