Elleva finir par se faire coffrer. Pompe à fric. Koffrologie. Trésorphelinat. Malladie. Crache Test. La quatriÚme dimension. Déphorrestation. La meilleure défense, c'est l'attaque.
A 32 ans, AnaĂŻs a osĂ© faire ce dont beaucoup rĂȘvent sans jamais oser sauter le pas tout plaquer du jour au lendemain. Sans un regret."Un jour, j'ai achetĂ© un Berlingo petit van CitroĂ«n, NDLR, j'ai mis quelques cartons dans le coffre et je suis partie. J'ai pris la route comme ça. AprĂšs ma journĂ©e de boulot, comme on part en week-end." Ainsi a commencĂ© la nouvelle vie d'AnaĂŻs Vanel. C'Ă©tait le 31 aoĂ»t 2017. Avant d'en arriver lĂ , elle vivait Ă Paris, dans un bel appartement du 11e arrondissement et travaillait comme Ă©ditrice de bandes dessinĂ©es depuis une dizaine d'annĂ©es. Un mĂ©tier reconnu, un "waouh job" pour le milieu parisien dans lequel elle Ă©voluait. Mais, entre les rendez-vous avec les auteurs, les rĂ©unions rĂ©currentes, les vernissages et autres mondanitĂ©s, AnaĂŻs, qui consacrait tout son temps Ă son mĂ©tier, se perd."J'Ă©tais tout le temps dĂ©bordĂ©e. Les week-ends n'existaient pas forcĂ©ment. J'Ă©tais en train de me dĂ©truire Ă petit feu, je buvais beaucoup de cafĂ©, d'alcool, fumais trop de cigarettes. Changer de rythme Ă©tait devenu une question de vie ou de mort." Une prise de conscience qui, conjuguĂ©e Ă un stage de surf rĂ©vĂ©lateur un an auparavant, provoque un dĂ©clic irrĂ©versible. "Cette vie ne me correspondait plus depuis longtemps. J'avais l'impression d'ĂȘtre le fantĂŽme de ma propre vie." Depuis douze ans, AnaĂŻs se ment Ă elle-mĂȘme, jusqu'au craquage "Un jour, je me suis levĂ©e et j'ai quittĂ© ma rĂ©union de travail." Dans la foulĂ©e, elle avertit son patron de son dĂ©part."Repartir de zĂ©ro, c'est facile, mais tout reconstruire, c'est plus compliquĂ©""J'ai nĂ©gociĂ© une rupture, pris le strict nĂ©cessaire - j'ai vendu tous mes livres, laissĂ© mes souvenirs - et j'ai pris la route en direction des Landes, raconte la jeune femme. Ce trajet en voiture reste mon meilleur souvenir. C'Ă©tait grisant et tellement libĂ©rateur de tout quitter !" Craignant les rĂ©actions de son entourage, AnaĂŻs a cheminĂ© seule, sans rien dire. DĂšs son arrivĂ©e Ă Hossegor, AnaĂŻs adopte un rythme simple, voire ascĂ©tique. Mais cette vie apaisante a tout de mĂȘme exigĂ© des sacrifices. Sa famille, fĂąchĂ©e, ne lui a pas parlĂ© pendant un an. La jeune femme doit rĂ©duire son train de vie et tout recommencer. "Repartir de zĂ©ro, c'est facile, mais tout reconstruire, c'est plus compliquĂ©, confie AnaĂŻs. PassĂ© la pĂ©riode de fraĂźcheur de cette nouvelle vie, j'ai connu une pĂ©riode de doute."Il n'est pas aisĂ© de dĂ©couvrir sa personnalitĂ© profonde. Mais, tenace, AnaĂŻs s'accroche Ă ses idĂ©aux. Chaque jour, elle dompte vaillamment les vagues et couche son expĂ©rience sur le papier. "A Hossegor, j'ai 106 km de cĂŽte sableuse, bordĂ©e de dunes. J'ai un million d'hectares de forĂȘt et une piste cyclable de 1200 km. J'ai des couchers de soleil sur l'ocĂ©an. J'ai du temps. J'ai de longs aprĂšs-midi d'exploration. J'ai une planche. J'ai des vagues, Ă©numĂšre-t-elle. Je cuisine tous les jours, ça me redonne le goĂ»t des choses. J'ai appris Ă tricoter, Ă broder. Je me suis remise Ă lire et j'ai appris d'autres langues. En fait, je me suis rĂ©appropriĂ© ma vie et j'ai trouvĂ© la paix et la joie." DĂ©sormais, le monde lui appartient. D'ailleurs, l'aventuriĂšre a dĂ©cidĂ© de s'installer au Mexique... Au bord du craquage dans une vie qui ne lui ressemblait pas, AnaĂŻs explique que cette dĂ©cision radicale a Ă©tĂ© plutĂŽt facile Ă prendre. Tout quitter raconte son changement de vie Ă©d. Flammarion.
7fr7p. 186 118 289 21 158 256 351 22 346